Evasion Printemps

Bonjour randonneuses & randonneurs

Projet concocté et réalisé par Laurent (adhérent rando et trésorier adjoint de l'asso.), avec l'aide de Sylvie (adhérente rando)

sous l'égide de notre guide : Sandrine.

Un grand merci à tous les trois...

Compostelle Printemps 2023 - Sandrine

Quelques informations sur les chemins de Compostelle.

L’historienne, hispaniste et médiéviste Adeline Rucquoi explique pourquoi des millions de pèlerins marchent depuis le IXe siècle pour rejoindre à pied la capitale de la Galice, en Espagne...

Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 15 novembre 2020.

L’histoire du chemin le plus célèbre d’Europe a commencé au IXe siècle. Une rumeur court chez les chrétiens : le tombeau de Jacques le Majeur, l’un des douze apôtres, aurait été découvert en Galice, à l’extrémité nord-ouest de l’Espagne. Les premièrs pèlerins se mettent alors en marche et ils seront bientôt des milliers. Deux siècles plus tard, une cathédrale est édifiée pour protéger ces reliques sacrées. "Les premiers textes qui parlent de la découverte sont de la fin du XIe siècle. Ils expliquent qu’un ermite, appelé Pélage, a vu au-dessus d’un bosquet des lumières étranges…" raconte l’historienne Adeline Rucquoi, une des rares expertes du pèlerinage de Compostelle.

"L’ermite est allé avertir l’évêque qui vivait alors à une quinzaine de kilomètres de là. Il est venu, est entré dans le bosquet et a découvert le tombeau, poursuit l’hispaniste et médiéviste française. Et les textes nous disent que par une 'révélation’, il a su que c’était le tombeau de saint Jacques, c’est-à-dire qu’il n’est pas tombé sur un tombeau sur lequel il y avait écrit : 'Ci-git  saint Jacques'. On est dans le domaine de la foi, et donc, la révélation c’est que c’était le tombeau de saint Jacques. On va ensuite construire une petite église pour gérer le flux des pèlerins. A la fin du XIe siècle, l’ancienne église n’est plus adaptée. On va la démolir petit à petit et construire à sa place l’église romane que nous connaissons."

 

"C’est une église immense pouvant contenir 2 500 personnes, ce qui nous donne un indice de la fréquentation du sanctuaire, note l’auteure de Mille fois à Compostelle. Pèlerins du Moyen Age (éd. Les Belles Lettres) et lauréate du prix Gobert (2016), décerné chaque année à un historien par l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Quand l’archevêque de Compostelle construit l’église romane, il enfouit les reliques de saint Jacques sous le maître-autel. Et à partir de ce moment-là, les pèlerins ne peuvent plus toucher le tombeau, les reliques. Toute l’église devient alors un reliquaire."

"Dans la deuxième moitié du XXe siècle, on va créer des chemins, parfois pour des raisons économiques, parfois pour d’autres raisons, et on va leur donner une ancienneté qu’ils n’ont pas, parce que, évidemment, on ne trouve pas historiquement de preuves. C’est un phénomène récurrent, et c'est passionnant car cette multiplication de chemins créés dotés d’une histoire ancienne, prouve la vitalité de ce pèlerinage. C’est fondamental, même si en tant qu’historien on peut dire que cela n’a aucune valeur, ce n’était pas historique, personne n’est passé par là il y a encore cent ans. Ce n’est pas grave, le pèlerinage est vivant", analyse Adeline Rucquoi.


Notre arrivée à :  Aumont-Aubrac

L 'Aubrac est une montagne tout en plateaux et en vallons !Elle est comme une terre sans fin.

Dans cet espace qui semble immense , l'homme par son travail, a profondément imprimé sa présence.

Mais d'où vient ce nom d' Aubrac?

La tradition nous explique que le corps de l'apôtre Jacques le Majeur aurait été transporté en Espagne pour y être inhumé. La découverte des restes supposés de Saint Jacques tient du miracle puisque c'est grâce à une étoile qu'on aurait situé l'emplacement de la sépulture.

Au 12ème siècle, le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle a débuté pour ne plus finir. Marcher jusqu'en Espagne et rejoindre le champ de l'étoile (Compo-stelle)

était une aventure humaine extraordinaire dangereuse également, au point qu'un seigneur pèlerin décida d'installer un hôpital, au passage le plus élevé du voyage où lui même avait failli mourir victime des brigands mais aussi de la tempête.

Dans cet Aubrac, ce lieu élevé , les moines chevaliers accueillaient, soignaient et protégeaient les pèlerins de passage en route pour un voyage plein de danger et de fatigue.

 


Jour 1 

Arrivés à Aumont-Aubrac le mercredi soir, après une nuit passée au gîte, nous commençons notre périple dans le département de la Lozère.

Nous traversons des verdoyantes forêts de hêtres, d'immenses forêts de résineux . La route et le grand chemin forestier se transforment ensuite en petits sentiers au milieu des tourbières et des vastes pâturages délimités par des murs en pierres sèches.

La présence des animaux (vaches, chevaux) ajoute un attrait supplémentaire à ce paysage.

L'arrivée à notre fin d'étape est rapide car la progression est facilitée par le peu de dénivelé.

Le gîte du Barena, ferme entièrement rénovée offrant un confort d'exception ( sauna, jacuzzi...) et pièces à vivre mêlant pierres et bois créant ainsi une atmosphère raffinée, sera notre lieu de repos pour la deuxième soirée.

 

 


Reportage Photos J1

Petite vidéo de notre première étape.


La coquille et les Chemins de Compostelle,

 

Depuis l’Antiquité, les coquillages étaient portés pour se protéger de la sorcellerie, du mauvais sort et des maladies. Pour ces raisons symboliques, la coquille s’est imposée comme attribut de l’apôtre Saint-Jacques, dont elle a pris le nom. Les pèlerins l’accrochaient à leur sac, leur chapeau, leur cape ou encore leur bourdon. La coquille est devenue le symbole des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle leur permettait de se distinguer des autres voyageurs, de boire dans les fontaines et demander l’aumône aux habitants.


Jour 2 

Nous nous réveillons le deuxième jour avec le soleil et la brume, charmant décor pour un petit déjeuner.

Nous sommes prêts à reprendre la route.

Le point d'orgue de cette randonnée qui relie Prinséjuols à Nasbinals est la visite de la cascade du Déroc.

Cette cascade est la plus haute de l'Aubrac, trente-deux mètres de haut.

Le pied de la cascade est accessible par un petit sentier escarpé, nous décidons donc de descendre et nous nous retrouvons derrière la cascade (vidéo).

La remontée de l'autre côté est plus praticable mais nous arrivons dans des tourbières , desquelles il est difficile de s'extirper sans se mouiller les pieds.

L'arrivée à Nasbinals est l'occasion de rallier deux nouveaux pèlerins: Sandrine et Sylvain.

 


Reportage Photos J2


Jour 3

Le troisième jour est marqué par les intempéries, en effet, le matin c'est un déluge de pluie qui s'abat sur Nasbinal, nous devons quand même reprendre la route.

Equipés de tous les vêtements de pluie que nous possédons, nous affrontons le mauvais temps, pas longtemps car après vingt minutes la météo se fait plus clémente.

Nous pouvons ainsi profiter pleinement des paysages vallonnés de l'Aubrac.

Nous faisons une longue pause dans le village d'Aubrac (pique-nique et visite d'une exposition) avant de regagner la tour de Saint Chély d'Aubrac qui va nous accueillir pour le repas du soir et la nuit.

Cette tour construite aux environs de 1475 par un juge d'Aubrac servait à la protection du village durement éprouvé par des incursions de pillards.

Jusqu'à la révolution, elle abritait la congrégation religieuse des Frères de Cusinis.

 

Petite vidéo : La cascade 


Reportage Photos J3


Crédentiale  ou Créanciale ?

On appelle Crédential, le carnet de pèlerin lorsqu’il est délivré par une association jacquaire laïque.

Le carnet du pèlerin, est un document indispensable pour le marcheur en route vers Compostelle. Petit carnet anodin, il permet d’y apposer des tampons tout au long du chemin, pour attester de son pèlerinage à pied ou en vélo.
La Créanciale est quant à elle le même type de carnet, mais délivré par votre paroisse. Bien que sa remise n’exige pas que vous soyez chrétien, mais témoigne de votre réciprocité avec l’Église Catholique.


Jour 4

Dernier jour de marche, direction Saint-Côme-d'Olt, la météo est clémente et le paysage est agréable.

Les causses ont laissé la place aux forêts et aux verts pâturages, nous traversons quelques hameaux et arrivons à notre point de chute: l'Abbaye de Saint  Côme.

Cet établissement est né de la volonté des ursulines de créer un lieu d'accueil et de rencontre pour tous, nous y passerons notre dernière soirée et notre dernier repas, après une visite du village situé à 500m plus loin.

Après un dernier chant des pèlerins, nous nous quittons, pour reprendre chacun notre chemin... 

 

Reportage Photos J4


 Chant des Pèlerins entonné durant notre repas
à l'
hôtellerie du Couvent de Malet 
 :

Les paroles :
Jean-Claude BENAZET

Tous les matins nous prenons le chemin,
Tous les matins nous allons plus loin.
Jour après jour, la route nous appelle,
C’est la voix de Compostelle.

Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !

Chemin de terre et chemin de Foi,
Voie millénaire de l’Europe,
La voie lactée de Charlemagne,
C’est le chemin de tous les jacquets.

Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !

Et tout là-bas au bout du continent,
Messire Jacques nous attend,
Depuis toujours son sourire fixe,
Le soleil qui meurt au Finistère.

Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !